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Profitez de plus de questions pour jouer, ou bien, faites plaisir! À partir de 30€ d’achat, les frais de port sont offerts en France Métropolitaine

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Ah, le parfum, l’indétrônable classique des cadeaux en tout genre ! Ce n’est pas Noël qui dira le contraire : dans quelques semaines, il y a fort à parier que de nombreux flacons parfumés se glisseront sous les sapins… Environ un mois avant, le 20 novembre, c’est la Journée mondiale de l’enfance, une journée instaurée pour se remémorer les avancées en matière de droits et de bien-être des plus jeunes d’entre nous.

Vous songez à offrir un parfum à un petit diablotin cet hiver, mais ne savez pas comment vous y prendre ? Vous tombez à pic. Vous avez haussé un sourcil face à la phrase précédente, car vous vous dites que le parfum, c’est pour les grands ? Détrompez-vous ; Master Parfums vous dit tout.

Genèse des parfums pour bambins

Les débuts des parfums pour bébés remontent aux années 60. En 1967, Dior inaugure sur l’avenue Montaigne de la capitale française sa toute première boutique Baby Dior. On peut s’y procurer des créations de la griffe destinées exclusivement aux enfants ! Vêtements, jouets, poupées, peluches… Pas encore de fragrance à l’horizon. Il faut attendre 1970 pour que le tout premier parfum pour un public enfantin fasse son entrée : il s’appelle lui aussi Baby Dior et est conçu à partir d’une base d’eau de Cologne, avec très peu d’alcool. Pourtant, à sa sortie, le pari ne fonctionne pas, le parfum étant encore à l’époque un produit accessible seulement aux plus fortunés.

En 1975, une autre boutique voit le jour à Paris, au 67 rue de l’Université : celle de Bonpoint, enseigne de prêt-à-porter pour enfants fondée par Marie-France et Bernard Cohen. En 1986, la marque lance un parfum pour les plus petits, la désormais culte Eau de Bonpoint. Cette fois-ci, cette essence à base d’agrumes on ne peut plus fraîche détonne, et nombreuses sont les créations parfumées pour enfants qui lui emboîtent le pas. En 1994, c’est notamment au tour de Guerlain de s’essayer à l’exercice avec Petit Guerlain, la naissance de son petit-fils animant Jean-Paul Guerlain à composer cette eau mêlant agrumes, lavande et mimosa.

La popularité des parfums pour enfants n’a cessé de croître, et ils ont depuis fleuri un peu partout sur le marché… rendant parfois le choix d’un d’entre eux un peu nébuleux ! Pas de panique, on vous aiguille.

Des senteurs pour les bouts d’choux, quel intérêt ?

Avant toute chose, il faut savoir que les bébés sont extrêmement sensibles aux odeurs, même au sortir du ventre de maman. Entre la huitième et la onzième semaine de grossesse, leurs récepteurs olfactifs et la zone du cerveau analysant et traitant les informations olfactives se forment. Puis, entre le quatrième et le sixième mois de grossesse, leurs narines se débouchent. Les fœtus sont alors déjà capables de “sentir” des substances odorantes de ce que mange maman, à travers le liquide amniotique dans lequel ils passent plusieurs mois !

À la naissance, l’odorat se met en route sans tarder : le bébé reconnaît l’odeur de sa mère puis, petit à petit, celle du lait, de son environnement… Contrairement à ce qu’on pourrait penser, son cinquième sens est sollicité sans plus attendre, et il continuera de se développer tout au long de sa croissance ! Un parfum peut donc constituer un repère supplémentaire dans cette éducation olfactive constante et contribuer à faire que bébé se sente en sécurité à travers des senteurs qui lui deviendront vite familières.

Il est recommandé de ne parfumer un enfant qu’à partir de trois mois, lui laissant d’abord le temps de se familiariser avec la ribambelle d’odeurs qui l’entourent. À partir de trois mois et jusqu’à trois ans, le parfum, c’est permis, mais attention : pas une goutte d’alcool ! Regardons cela d’un peu plus près.

Des ingrédients à éviter

Parfums avec de l’alcool

Gare à l’alcool, donc, qui peut être trop agressif sur la peau sensible des enfants. Heureusement, bien qu’on utilise souvent ce mot pour les désigner, de nombreux “parfums” pour bébés sont en réalité ce qu’on appelle des eaux de senteur, en d’autres termes, des parfums sans alcool. À partir de trois ans, on lève l’embargo sur les eaux de toilette et les eaux de parfum, mais là encore, leur teneur en alcool doit être faible, pas plus de 30%. En somme, mieux vaut jurer par l’absence d’alcool ou, pour les enfants de plus de trois ans, à très petite dose.

Gare aux perturbateurs endocriniens

On se méfie également des perturbateurs endocriniens, des molécules dont les effets sont complexes et encore sujets à débat, mais dont des études scientifiques suggèrent qu’elles pourraient affecter des fonctions reliées au système hormonal. Entre son développement dans le ventre de sa mère et la petite enfance, un enfant sera particulièrement sensible, donc vulnérable, à leurs potentiels effets indésirables. Voici les principaux vilains :

Réactions allergiques

Enfin, on anticipe les réactions allergiques : le parfum choisi est idéalement hypoallergénique, et on privilégie de le diffuser avec modération au début et plutôt sur les vêtements, le temps de s’assurer que la peau sensible de l’enfant ne virera pas au rouge ! Attention aussi à ce que ce ne soit pas sur une zone que l’enfant pourrait porter à la bouche – doudou devra peut-être se passer de sa dose de parfum.

Les parfums sont soumis à des contrôles rigoureux, surtout lorsqu’ils sont destinés à l’épiderme des tout petits. Il y a donc des chances qu’ils cochent ces cases, mais plus on avance dans la tranche d’âge qu’ils ciblent, moins c’est le cas, alors, gardez l’œil ouvert !

Et l’odeur, dans tout ça ?

Attention aux jus trop capiteux ! Légèreté et subtilité sont les maîtres-mots à l’heure de parfumer les bambins. Dans ces catégories, les championnes sont les notes fleuries et végétales, fraîches à souhait. On pense notamment au chèvrefeuille, à la fleur d’oranger ou à la camomille, de vrais voiles de douceur sur la peau des marmots – les deux dernières sont d’ailleurs fréquemment utilisées dans des produits de toilette pour bébés. Restant dans la famille de la fleur d’oranger, les notes hespéridées telle une mandarine, une orange ou un néroli discret sont aussi des valeurs sûres.

Avec l’âge, les enfants commencent à vouloir s’affirmer. Les plus grands apprécieront peut-être des notes sucrées et gourmandes un peu plus marquées que leurs consœurs les fleurs et les agrumes. Un caramel onctueux, un nuage de barbe-à-papa, un chocolat croquant, et bien sûr, de grands classiques de la famille gourmande à l’instar d’une jolie vanille poudrée feront des merveilles dans un parfum pour enfant. Avec l’amande, douceur garantie – saviez-vous que le benzaldéhyde, aussi appelé amandol et présent dans l’essence d’amande amère, rappelle souvent l’odeur de la colle des écoliers ? Voilà une note de circonstance pour la prochaine rentrée des classes !

Enfin, d’autres grandes favorites des parfums pour bambins sont les notes fruitées : pomme, fraise, rhubarbe… Des senteurs à croquer qui ont tendance à plaire aux enfants comme aux parents.

Aperçu de parfums emblématiques

Une autre piste pour vous guider dans votre recherche de cadeau parfumé peut être de vous tourner vers des créateurs qui ont su se démarquer en matière de parfums pour les plus petits.

Alors, prêts à parfumer la hotte pour les grands comme pour les petits ?

“L’odorat, le mystérieux aide-mémoire, venait de faire revivre en lui tout un monde.” Vous avez très probablement déjà fait l’expérience de cette merveilleuse phrase de Victor Hugo : notre cinquième sens a en effet le pouvoir de faire remonter à la surface un flot d’émotions et de souvenirs, des souvenirs dont certains avaient parfois commencé à prendre la poussière… C’est précisément sur les liens étroits entre notre nez et nos émotions que se base l’olfactothérapie, une pratique que Master Parfums vous propose aujourd’hui de découvrir.

Odorat et émotions : une relation privilégiée

Saviez-vous que l’odorat était le seul de nos sens à être anatomiquement relié à nos émotions et nos souvenirs ? Pour mieux comprendre cette relation, il faut retracer le chemin que prend une odeur lorsqu’elle vient chatouiller notre nez.

Les composants chimiques d’une odeur entrent en contact avec notre muqueuse olfactive, située tout en haut de notre cavité nasale. Cette muqueuse, constituée de millions de neurones olfactifs, a pour mission de transformer ces composants en un message nerveux qui pourra ensuite être décrypté par notre cerveau. La muqueuse est en communication directe avec le bulbe olfactif qui reçoit ce message, puis, cap sur deux systèmes différents.

D’un côté, il y a le système conscient grâce auquel nous sommes capables d’identifier les odeurs, de les nommer et de les différencier. De l’autre, il y a le système limbique, la zone de notre cerveau gérant nos émotions (à travers l’amygdale) et nos souvenirs (à travers l’hippocampe).

Prenant en compte cette proximité physique et neurologique entre odorat et émotions, il n’est pas étonnant que notre mémoire olfactive soit la plus résiliente de toutes. Notre système limbique ne se contente pas de générer des émotions passagères, il garde aussi une trace des associations d’odeurs et d’émotions dont nous faisons l’expérience au long de notre vie. Une faculté incroyable, mais à double tranchant : si les effluves de la vanille vous donnent instantanément le sourire aux lèvres, vous rappelant cette glace que vous dégustiez tous les étés, insouciant et haut comme trois pommes, d’autres senteurs pourraient vous renvoyer à des souvenirs bien moins agréables. Une union pour le meilleur comme pour le pire !

Avant de définir plus précisément l’olfactothérapie, il est important de la distinguer d’autres disciplines liées aux odeurs avec lesquelles on la confond parfois.

Olfactothérapie vs aromathérapie et aromachologie

L’aromathérapie a pour but de traiter des problèmes physiques, par exemple, un mal de tête persistant ou des douleurs musculaires, et s’appuie pour cela sur les vertus pharmacologiques de différentes huiles essentielles. De son côté, l’aromachologie est la science se penchant sur la façon dont les odeurs se répercutent sur notre humeur et nos actions.

Mais s’il y a bien une différence entre l’olfactothérapie et l’aromathérapie, elles ne sont pourtant pas si éloignées l’une de l’autre : l’olfactothérapie est en fait une branche de l’aromathérapie, celle qui aide à cicatriser des maux psychologiques et non physiques, mais qui n’en sont pas moins réels.

L’olfactothérapie, quésaco ?

L’olfactothérapie voit le jour en 1992 lorsqu’elle est développée par le thérapeute et somatologue Gilles Fournil, avant qu’il ne commence à l’enseigner trois ans plus tard. Il s’agit d’une thérapie psycho-émotionnelle consistant à stimuler notre odorat et à exploiter sa relation avec notre mémoire afin de nous libérer de certaines barrières émotionnelles : on peut vouloir débrider une émotion réprimée ou au contraire en réfréner une autre, raviver un souvenir lointain ou faire en sorte qu’un autre ne nous pèse plus autant.

La méthode de Gilles Fournil

Le coffret d’olfactothérapie imaginé par Gilles Fournil

La méthode de Fournil se base sur un kit composé de seize huiles essentielles soigneusement sélectionnées par le thérapeute, parmi lesquelles on compte le cèdre de l’Atlas, la myrrhe ou encore le jasmin. Après avoir senti ces huiles une à une, on demande au patient de les classer de celle qu’il a préférée à celle qu’il a le moins aimée. Le travail de l’olfactothérapeute se fait ensuite autour de l’huile essentielle en tête de liste et en fin de liste, cette dernière étant souvent révélatrice d’un blocage psychologique. L’objectif ? “Le travail est réussi quand l’odeur ne dérange plus le consultant. Et 7 fois sur 10 à la fin d’une séance, l’odeur qui était non aimée devient pacifiée. Tout est une question de perception” explique lui-même Gilles Fournil.

Le but est donc de transformer la charge négative révélée par les odeurs que le patient rejette en une charge pas forcément positive, mais en tout cas, neutre, parfois au cours de plusieurs séances. Au-delà d’une odeur, c’est surtout une émotion ou une croyance négative que l’on apprivoise.

Avec le succès grandissant de l’olfactothérapie, de plus en plus de thérapeutes décident de se former à sa pratique.

Applications de l’olfactothérapie

Les applications de l’olfactothérapie sont nombreuses : qu’il s’agisse d’aider des patients en soins palliatifs, sortant d’un coma ou en proie à un traumatisme, l’olfactothérapie peut être bénéfique partout où il est question d’apaiser notre mental.

À l’hôpital Raymond-Poincarré de Garches et à la Pitié-Salpêtrière, l’aromachologue et olfactothérapeute Patty Canac vise à stimuler le langage des patients après un traumatisme crânien ou un AVC. On lui doit une méthode de thérapie olfactive nommée Olfarom incluant des huiles essentielles naturelles, mais aussi des parfums de synthèse ayant pour objectif de rappeler aux patients des senteurs de la vie de tous les jours comme celles du chocolat, du gaz ou encore du crayon à papier.

Olfactothérapie et mémoire

Pour les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer et d’autres troubles de la mémoire, l’olfactothérapie ouvre un fabuleux champ des possibles. On peut stimuler la mémoire d’un patient à travers des odeurs autrefois familières, liées à son parcours de vie. Imaginons un patient ayant vécu en Provence : un travail autour de l’huile essentielle de lavande peut potentiellement faire resurgir des images et des moments de son vécu auparavant oubliés. Le fameux concept de “madeleine de Proust” que l’on emploie si souvent dans le monde du parfum n’a jamais eu autant de sens !

Olfactothérapie et anosmie

Pandémie de Covid-19 oblige, une autre finalité de l’olfactothérapie ayant gagné en popularité ces dernières années est celle visant à la rééducation olfactive de personnes ayant perdu l’odorat (anosmie)  et le goût (agueusie). Être privé des plaisirs générés par ces sens peut être difficile à vivre… Et que dire du risque d’accidents qui est décuplé lorsque notre nez ne tire plus la sonnette d’alarme face à un ingrédient avarié ou une odeur de brûlé ?

Bonne nouvelle : l’exposition répétée à des odeurs pourrait favoriser la régénération de la muqueuse olfactive et restaurer les connexions entre les neurones nous permettant de sentir le monde dans lequel nous vivons. Une piste prometteuse, et d’autant plus précieuse du fait qu’il n’est pas toujours possible de traiter l’anosmie par une prise de médicaments. À l’Université de Nice, on travaille à mettre en place des protocoles pour rééduquer le nez des personnes ayant gardé des séquelles de la Covid.

En France,  sous l’impulsion de Mme Véronique Le Lan, orthophoniste et formatrice, experte en troubles olfacto-gustatifs, de nombreux orthophonistes traitent aujourd’hui leurs patients souffrant de troubles olfacto-gustatifs, notamment post-covid, en intégrant à leur protocole les crayons parfumés et les cartes du Livre-Jeu Olfactif Master Parfums. (photo de l’article qui est en carrousel sur le site MP)

Un avant-goût d’olfactothérapie… chez vous !

Vous aussi testez l’olfactothérapie avec notre livre-jeu Master Parfums !

On peut entraîner son odorat chez soi, en sentant à l’aveugle les odeurs qui nous entourent, alors, à vos tiroirs ! Envie d’aller plus loin ? Stimulez votre cinquième sens avec le jeu olfactif Master Parfums et ses crayons parfumés, un jeu qui a été reconnu par des orthophonistes comme bénéfique dans le cadre d’une thérapie olfacto-gustative.

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi après avoir senti un parfum, cette note de bergamote si aguicheuse vous a fait faux bond passé quelques minutes ? Comment se fait-il qu’au fil des heures, une fragrance puisse prendre un tel virage olfactif ? Cela est lié à la façon dont les différentes notes d’une composition cohabitent au sein de ce qu’on appelle la pyramide olfactive, une pyramide au cœur de laquelle Master Parfums vous emmène aujourd’hui.

La pyramide olfactive : la clé d’un parfum équilibré

On doit le concept de pyramide olfactive à Jean Carles, parfumeur de renom, grand pédagogue, et fondateur de l’école de parfumerie de Roure, devenu Givaudan, le leader mondial de la fabrication de fragrances et d’arômes. Cette pyramide est une manière de décomposer un parfum en répartissant ses ingrédients en trois niveaux différents selon leur persistance dans le temps et leur intensité : les notes de tête au sommet, les notes de cœur en son centre et les notes de fond à sa base.

La pyramide olfactive correspond en effet à l’ordre dans lequel les notes d’une composition se dévoilent. Une fragrance peut réunir des centaines d’ingrédients ! Heureusement pour nous, chaque matière première possède une vitesse d’évaporation qui lui est propre.

Plus les molécules d’une matière première sont légères, plus sa senteur sera fugace, ce qui ne signifie pas pour autant qu’elle est discrète (ex: les agrumes sont très vives et fusantes mais en contrepartie très fugaces) À l’inverse, les matières aux molécules plus lourdes  seront présentes dès le moment où vous sentez le parfum et s’installeront durablement, plusieurs heures, voire plusieurs jours. Elles permettront en outre  d’assurer la tenue de la fragrance sur la peau. On pourrait utiliser l’allégorie de la plume et de la pierre: la plume, très légère, s’envolera au moindre coup de vent, la pierre plus lourde restera ancrée.

Penchons-nous d’un peu plus près sur les différents niveaux de la pyramide olfactive.

Les notes de tête : premières impressions

Après avoir vaporisé un parfum, les notes de tête sont les premières à venir chatouiller nos narines. En y faisant référence, on parle souvent de “l’envolée” de la fragrance. Plus une composition fait la part belle à ses notes de tête, plus la fragrance sera fraîche et vive… mais aussi furtive. C’est grâce à ces notes de tête que l’on sera attiré par le parfum. 

Les facettes suivantes sont généralement privilégiées en notes de tête :

Si les notes de tête sont intenses, elles tirent leur révérence après 15 à 30 minutes. Aussitôt arrivées, aussitôt éclipsées ! D’où l’importance de laisser le temps à une fragrance de s’exprimer… ce qu’elle fait avec les notes de cœur.

Les notes de cœur : le thème principal

Avec les notes de cœur, le parfum nous dit qui il est vraiment. Ce sont ces notes qui définissent le sillage d’une fragrance… c’est donc sur elles que repose l’identité olfactive d’une composition.

En se remémorant un parfum qui nous a marqué, ce sont souvent ses notes de cœur et ses notes de fond qui nous viennent à l’esprit. 

Sont généralement au rendez-vous dans les notes de cœur…

On peut souvent déjà discerner les contours des notes de cœur quelques minutes après la vaporisation d’un parfum, mais ce n’est qu’après que les notes de tête se soient envolées qu’on les appréciera pleinement, et ce pendant 3 à 6 heures, déroulant progressivement le tapis rouge aux notes de fond.

Les notes de fond : une ancre olfactive

Les notes de fond, les dernières à se révéler pleinement, forment la base du parfum, un socle qui va soutenir tout ce beau monde passé avant elles. En effet, leur rôle n’est pas seulement de prolonger le plaisir olfactif il est aussi de renforcer les notes précédentes. En somme, les notes de fond sont les garantes de la profondeur d’une fragrance. Elles peuvent persister des jours sur la peau, les cheveux ou les vêtements… voire des semaines ! Elles sont l’âme du parfum… 

Les facettes se prêtant habituellement au jeu des notes de fond sont…

De la même façon que des notes de tête en abondance confèrent de la légèreté à une fragrance, lorsque les notes de fond sont dominantes, le parfum en sera d’autant plus opulent.

La pyramide olfactive et vous

Vous l’aurez compris, la pyramide olfactive permet d’assurer l’équilibre d’une fragrance en maîtrisant son évolution au fil du temps. Le meilleur moyen de découvrir un parfum est de le laisser se dévoiler sur votre peau : vous n’en apprécierez que mieux l’histoire que le parfumeur a voulu écrire.

L’envie vous titille de créer votre propre pyramide olfactive ? C’est possible avec le jeu Master Parfums. Il vous permettra non seulement de tout savoir sur le processus de composition d’un parfum, mais aussi d’ébaucher vous-même votre propre création grâce à ses crayons parfumés. Le jeu idéal pour mieux comprendre comment fonctionne cette symphonie des notes !

Article collégial rédigé par Hélène Sanchez & Anne-Laure Hennequin

Bienvenue dans un voyage olfactif à travers l’histoire, où nous explorons la famille olfactive des fougères. Peut-être que vous êtes déjà un amateur de ces parfums, ou que vous êtes simplement curieux d’en savoir plus sur cette famille olfactive. Quoi qu’il en soit, cet article vous permettra de découvrir l’histoire et les secrets de l’accord fougère.

Histoire de la famille olfactive des Fougères

Origines

Crédits Photos : La parfumerie podcast

La famille olfactive des fougères doit son appellation à la plante vivace du même nom, bien qu’elle ne soit pas présente dans la composition de ces parfums. 

Cette famille tient son origine de l’ère victorienne, avec une fragrance qui a bouleversé le monde de la parfumerie et qui est toujours en production plus d’un siècle après sa création : il s’agit de Fougère Royale de la maison Houbigant. 

Créée en 1884 par le parfumeur Paul Parquet, cette fragrance est souvent décrite comme la première « fougère » de l’histoire du parfum. Ce mélange subtile de bergamote, de lavande, de géranium, de coumarine et mousse de chêne, créé un précédent pour les parfums masculins, et c’est ainsi que la famille olfactive des fougères est née 1.

La coumarine, molécule clé de la note Fougère

Fougère Royale a été révolutionnaire à plusieurs égards. Paul Parquet a utilisé pour la première fois une matière première de synthèse fraîchement découverte, la coumarine, une molécule isolée de la fève de tonka. Cette coumarine, combinée à la lavande et aux notes de mousse de chêne, a permis de créer une fragrance qui évoquait la fraîcheur verdoyante d’une forêt, d’où le nom « fougère ».

Molécule coumarine

Il est intéressant de noter que bien que la fougère elle-même ne produise pas d’essence utilisable en parfumerie, l’accord créé par Parquet était si évocateur de la nature que le nom a persisté. Et comme les fougères sont des plantes qui existent depuis des millions d’années, présentes sur tous les continents (sauf l’Antarctique), il est facile de comprendre pourquoi ce nom a une résonance universelle.

Après la sortie de Fougère Royale, l’accord fougère est devenu un pilier de la parfumerie, notamment pour les parfums masculins. En effet, l’équilibre de l’accord ainsi constitué crée une base qui se prête parfaitement aux notes caractéristiques masculines de l’époque, comme les épices, les agrumes et les notes boisées.

Évolution de la famille des Fougères

Jicky de Guerlain, créé en 1889 marque une rupture encore plus nette, ouvrant la voie aux parfums abstraits. Ce parfum, qui incorpore généreusement des ingrédients de synthèse tels que la coumarine et la vanilline, marque un tournant dans l’histoire de la parfumerie. Cependant, la nature avant-gardiste de Jicky a été trop audacieuse pour les femmes de l’époque. C’est plutôt dans les cercles artistiques et intellectuels masculins qu’il trouvera son public 2, les notes propres et lavandées leur évoquant les produits utilisés chez le barbier.  En effet,la lavande était utilisée par les barbiers après le rasage,  pour ses propriétés antiseptiques et apaisantes.

Tout au long du XXe siècle, de nombreuses maisons de parfum ont créé leurs propres interprétations de l’accord fougère. Des maisons de parfums qui ont toutes suivi l’exemple de Fougère Royale, en ajoutant leurs propres twists, interprétant et modernisant la base fougère.

Ainsi, l’histoire de la famille olfactive des fougères est en réalité l’histoire d’une innovation et d’une évolution constante, depuis la première utilisation de la coumarine jusqu’à la diversité des parfums fougères disponibles aujourd’hui. C’est une histoire qui démontre la puissance de la parfumerie à évoquer la nature et à créer des parfums qui, tout en étant profondément ancrés dans le passé, peuvent toujours se prétendre contemporains.

Caractéristiques de l’accord Fougère

Les parfums de la famille des fougères sont caractérisés par une composition harmonieuse qui combine des notes aromatiques, des notes de cœur florales, et des notes de fond boisées et musquées.

Cet accord abstrait est généralement composé de quatre éléments principaux :

Note de tête

La lavande : Cette plante aromatique, avec son parfum frais et propre, sert de note de tête dans l’accord fougère. Elle donne le premier coup de fouet qui attire l’attention et invite souvent des notes aromatiques (sauge, romarin, menthe…) et hespéridées (agrumes) dans sa tornade tonique. 

Note de coeur

Le Géranium Rosat: à la note caractéristique rosée, verte et fusante. 

Note de fond

La coumarine. Cette molécule est naturellement présente dans plusieurs plantes comme le foin coupé, la fève tonka ou la mélilot. Son parfum est doux, légèrement herbacé et vanillé, parfois amandé, et elle donne aux parfums fougères leur caractère doux et arrondi.

On l’enveloppe de notes boisées comme la mousse de chêne, le vétiver, le patchouli, des notes cuirées qui donnent de la profondeur et de la longévité à la fragrance. 

Tous ces éléments créent un accord qui est à la fois dynamique et boisé, doux et robuste. Une complexité qui évoque la fraîcheur des sous-bois et la douceur des mousses verdoyantes.

C’est cet équilibre qui fait de l’accord fougère une composante si précieuse en parfumerie. Il a une complexité qui lui permet de se tenir seul, mais il a aussi la souplesse de se marier avec d’autres familles olfactives, permettant aux parfumeurs de créer des fragrances qui sont à la fois familières et surprenantes.

L’utilisation de la famille olfactive des Fougères en parfumerie

L’accord fougère a souvent été utilisé pour les parfums pour homme, d’ailleurs c’est la signature olfactive des produits de rasage et autres after shave typiquement masculin. Cependant, de nombreux parfumeurs rendent cette base fougère de plus en plus universelle.

C’est une famille polyvalente en parfumerie, la rendant particulièrement attrayante pour une multitude de compositions parfumées. À la fois classique et innovante, elle occupe une place importante dans les parfums masculins, et apparaît aussi dans quelques parfums féminins.

Dans les parfums masculins, l’accord fougère offre une fraîcheur herbacée et une profondeur boisée, tout en conférant une touche de sophistication et de raffinement. Il est souvent accentué par des notes épicées ou boisées, telles que le bois de santal, le cèdre, ou le poivre noir. 

Pour les parfums féminins, l’accord fougère est souvent adouci par des notes florales comme la rose, le jasmin ou l’iris, ou par des notes fruitées comme la pêche, la poire ou la framboise. Ces parfums peuvent être à la fois profonds et mystérieux, mais aussi doux et romantiques, selon les autres notes utilisées dans la composition. 

En général, l’accord fougère permet une grande liberté d’expression. Il peut être associé à des notes aquatiques pour créer des parfums frais et revigorants, à des notes ambrées pour des parfums orientaux et sensuels.

L’utilisation de la famille olfactive des fougères démontre sa capacité à transcender les genres, les époques et les styles. Que ce soit pour des parfums frais et revitalisants, des parfums romantiques et séduisants, ou des parfums mystérieux et sophistiqués, la famille olfactive des fougères à toujours sa place sur le marché de la parfumerie moderne.

Exemples de parfums de la famille des Fougères

Fougère Royale de Houbigant, 1882 par Paul Parquet comme mentionné plus tôt, est le patriarche de cette famille. Avec sa combinaison de lavande, de géraniol et de mousse de chêne, il a défini la structure de base de l’accord fougère.

Jicky de Guerlain arrive en 1889, en plus de sa structure fougère traditionnelle, la vanilline répondant à la coumarine rend l’ensemble plus rond et amandé. L’un des premiers parfums mixtes de l’époque qui met en lumière les parfums dits « abstraits ».

Pour Un Homme de Caron est créé par Ernest Daltroff en 1934. Avec une lavande fraîche c’est une ouverture consensuelle, cependant, au lieu d’opter pour une base de coumarine et mousse de chêne traditionnelle, Daltroff a choisi d’utiliser une vanille chaude et sensuelle, créant un contraste inattendu qui a fait de « Pour Un Homme » un parfum unique en son genre : masculin et enveloppant. Une dualité entre fraîcheur aromatique qui laisse place à un fond ambré vanillé presque poudré. Un parfum qui traverse les âges. 

Brut de Fabergé est créé en 1964 par Karl Mann. Il s’ouvre sur des notes de tête fraîches et aromatiques avec du citron, de la bergamote, du basilic et de l’anis. Le cœur se compose de notes florales de jasmin, de géranium et d’ylang-ylang, typiques de l’accord fougère. Les notes de fond sont chaudes et boisées, avec de la vanille, du bois de santal, du vétiver, de la mousse de chêne et de la fève tonka. Ce qui rend « Brut » si spécial, c’est son caractère distinctif et inoubliable. Il incarne l’image de la virilité avec son accord fougère robuste et hyper masculin.

Drakkar Noir de Guy Laroche par Pierre Wargnye est lancé en 1982, Il modernise  la base fougère  avec  une nouvelle matière en parfumerie:  le dihydromyrcénol.  Jusqu’ici utilisé dans les lessives,  sa puissante fraîcheur propre évoque l’odeur d’une chemise blanche bien repassée que l’homme exagérément  musclé et bronzé de l’époque enfile en sortant de sa douche. Il ajoute une note zestée fruitée d’agrumes et d’ananas et un fond de résine, d’épices et de bois  pour créer ce parfum  énigmatique et charismatique 

Fougère Bengale de Parfum d’Empire : En 2007, Marc-Antoine Corticchiato crée ce parfum épicé et doux avec des notes de tabac, de résine, de gingembre et de vanille. Le départ est composé de lavande, de gingembre, de notes de thé et de la menthe apportant fraîcheur et lumière. Les notes sèches de tabac et de foin font le lien vers un fond boisé ambré et baumé porté par la mousse de chêne, la fève de tonka, le patchouli et la vanille donnant une dimension féline et hyper sensuelle.

Fougère Furieuse de Mugler est créé par Jean-Christophe Hérault et Olivier Polge en 2014, est considéré comme un Fougère aromatique. L’envolée est plus herbacée, en cœur s’ajoute du néroli au traditionnel géranium, le fond est pulsé par un accord ambré en plus de la fève tonka et de la mousse de chêne.

 Fougère Emeraude des Indémodables par Florence Fouillet Dubois en 2016. Bien que non genré par la marque, il est apprécié par beaucoup de femmes en raison de son mélange équilibré de notes herbacées et florales. Tubéreuse, lavande et mimosa donnent une fraîcheur florale au parfum, le tout sur un fond de tonka.

On l’a vu, la famille olfactive des fougères a une histoire riche et des contrastes complexes. Elle a évolué et s’est adaptée au fil du temps, mais elle reste une famille incontournable en parfumerie. Peut-être qu’après avoir lu cet article, vous serez inspiré pour essayer des parfums de la famille des fougères et peut-être les adopter définitivement.

1 Dictionnaire amoureux du Parfum, Elisabeth de Feydeau, page 391

2 Une histoire de Parfums,Yohan Cervi, page 15

La parfumerie est une merveilleuse harmonie d’art et de science, un domaine où l’innovation et la tradition se rencontrent et se mêlent. Un des facteurs clés qui a permis cette fusion est l’émergence des matières premières de synthèse. Alors, qu’est-ce qu’une matière première de synthèse, et comment a-t-elle influencé l’industrie de la parfumerie ? Quel rôle l’IFRA (International Fragrance Association) joue-t-elle dans ce paysage en constante évolution et comment les nouvelles technologies ont-elles toute leur place dans l’art du parfum ?

Qu’est-ce qu’une matière première de synthèse ?

En parfumerie, une matière première de synthèse est un composant créé pour être utilisé dans la formulation de parfums. Elle est conçue en laboratoire :

Une matière première de synthèse est une construction humaine, conçue et créée avec une intention spécifique pour enrichir l’univers des parfums. Que ce soit pour imiter une senteur naturelle, pour en prolonger la durée ou pour créer une toute nouvelle senteur, elles offrent une flexibilité et une palette d’options qui vont bien au-delà de ce que la nature peut offrir seule.

L’origine des matières de synthèse en parfumerie

Les matières de synthèse sont apparues en parfumerie à la fin du 19ème siècle avec l’essor de la chimie organique pendant la Révolution Industrielle. Elles sont à l’origine de ce que l’on a appelé la parfumerie moderne. Souvent décriées, elles ont l’avantage d’avoir élargi la palette du parfumeur et ainsi d’étoffer sa créativité.   

L’Importance des matières premières de synthèse

Ces matières de synthèse ont un impact considérable sur l’industrie de la parfumerie. Elles permettent aux parfumeurs de créer des notes olfactives inédites, qui seraient extrêmement coûteuses ou non éthiques à produire naturellement. En effet, elles offrent une alternative éthique et viable à l’extraction de certaines matières premières naturelles, puisque par exemple, certaines notes musquées ne peuvent être obtenues sans nuire à l’animal dont elles proviennent, ce qui rend leur synthèse une alternative bien plus respectueuse et pratique. Mais ce n’est pas tout. Les matières synthétiques apportent de la stabilité et de la longévité aux parfums. 

Elles peuvent également aider à maintenir un produit constant, car les ingrédients naturels peuvent varier en fonction de facteurs tels que le climat, la saison et les conditions de croissance. En d’autres termes, elles permettent aux parfumeurs de maintenir la qualité et la constance des parfums.

L’IFRA et la synthèse

L’IFRA (International Fragrance Association) est une organisation qui définit les normes et les réglementations pour l’industrie de la parfumerie dans le but de garantir la sécurité et la responsabilité. Les matières premières de synthèse, comme tous les ingrédients utilisés dans les parfums, sont soumises à ces réglementations.

Cette organisation vérifie la sécurité de chaque ingrédient synthétique et peut limiter ou interdire son utilisation si elle est jugée préjudiciable à la santé humaine ou à l’environnement. Par conséquent, les parfumeurs et les maisons de parfums doivent travailler en étroite collaboration avec l’IFRA pour s’assurer que leurs produits sont non seulement beaux et durables, mais aussi sûrs et responsables.

L’apport de la synthèse dans la parfumerie moderne

Les matières premières de synthèse ont radicalement transformé la parfumerie, permettant une plus grande diversité, une meilleure longévité et une uniformité dans les parfums..

Elargissement de la palette du parfumeur

Avant leur introduction, les parfumeurs étaient limités aux matières premières naturelles qu’ils pouvaient extraire de leur environnement. Mais la synthèse a ouvert de nouvelles voies pour l’innovation et la créativité, rendant possibles des senteurs qui n’existent tout simplement pas dans la nature.

L’un des atouts majeurs des molécules synthétiques réside dans la diversité des parfums qu’elles permettent : jusqu’à 4 000 matières différentes, contre, seulement, près de 400 composants naturels.  

Avec la possibilité de créer de nouvelles molécules et donc de nouvelles senteurs, la palette des parfumeurs s’est considérablement élargie. Cela a conduit à une explosion de créativité dans l’industrie, avec des parfums de plus en plus innovants et uniques apparaissant sur le marché.

Reproduction de matières naturelles muettes ou interdites

Certaines essences, comme celles de la jacinthe, du muguet ou du lilas, dites « fleurs muettes », ne peuvent être obtenues  par des méthodes d’extraction naturelle.

D’autres, d’origine animale, ou bien considérées allergènes, sont aujourd’hui interdites dans les parfums.

En laboratoire, ces senteurs peuvent être reproduites de manière fidèle, donnant lieu à un parfum intense, à la composition stable, tout en restant généralement abordable en termes de coûts.

Ténacité

La synthèse a permis de créer des parfums plus durables. Certaines de ces matières synthétiques ont souvent une excellente ténacité, ce qui signifie que le parfum que vous portez le matin peut encore être détecté en fin de journée. Cela a permis à l’industrie de répondre à la demande des consommateurs pour des parfums à longue durée,  notamment pour des fragrances composées de matières  plus volatiles et donc peu persistantes telles que les agrumes.

Régularité, uniformité

D’autre part, la synthèse a également permis une plus grande uniformité dans la production de parfums. Les ingrédients naturels peuvent varier en fonction de nombreux facteurs, comme les conditions de croissance, le climat et l’année de récolte. Les matières synthétiques, en revanche, peuvent être produites de manière constante et uniforme, assurant que chaque lot de parfum soit exactement comme le précédent.

Le Headspace : la révolution de la synthèse

La technologie Headspace a permis de capturer et de reproduire en laboratoire des odeurs auparavant inaccessibles, élargissant encore davantage la palette des parfumeurs. Cela a donné lieu à une explosion de créativité et a permis une production plus respectueuse de l’environnement.

Le Headspace est une technologie révolutionnaire qui a ouvert une nouvelle ère dans la parfumerie de synthèse. Développée dans les années 1970, cette technique permet de « capturer » l’odeur d’un objet, d’un lieu ou même d’un moment. Comment ça marche ? Une cloche en verre est placée autour de l’objet dont on souhaite capturer l’odeur. Les molécules odorantes sont piégées dans un capteur   qui est ensuite analysé pour identifier les molécules qui produisent l’odeur. Les parfumeurs peuvent alors en  reproduire l’odeur en assemblant  ces molécules en laboratoire.

L’utilisation de la technologie Headspace a été un véritable tournant dans la parfumerie moderne. Elle a permis aux parfumeurs de créer des parfums qui reproduisent des odeurs inaccessibles auparavant, comme celle de l’espace, de la terre après la pluie (lire notre article sur le petrichor), d’une pièce spécifique à un moment donné, ou même tout simplement des fleurs muettes. La technique permet aussi de reproduire l’odeur de la fleur au naturel (une huile essentielle ou un absolu ne reproduisent pas toujours l’odeur de la fleur fraîche sur sa tige).

Cela a non seulement élargi la palette de senteurs disponibles, mais a aussi permis la création de parfums véritablement uniques et innovants. 

Nicolas Chabot (marques Aether et Le Galion) a développé un projet de création d’une collection de 7 parfums (à ce jour) exclusivement élaborée par cette technologie.

De plus, la technologie Headspace peut être utilisée pour capturer les odeurs des fleurs et des plantes sans les endommager. Contrairement à d’autres méthodes d’extraction qui peuvent nécessiter de couper ou de broyer les plantes, la technologie Headspace est non invasive. Cela signifie que les parfumeurs peuvent désormais créer des parfums à partir de plantes rares ou en voie de disparition sans nuire à l’environnement.

La technologie Headspace est un exemple parfait de la manière dont la synthèse a révolutionné la parfumerie, ouvrant de nouvelles possibilités de création et favorisant une production plus respectueuse de l’environnement.

Conclusion

Les matières premières de synthèse sont une part essentielle de la parfumerie moderne, offrant une palette plus large, une durabilité et une constance aux créations olfactives. Lorsque vous humez votre parfum préféré, vous pouvez le faire en sachant qu’une science complexe et des réglementations responsables se cachent derrière chaque vaporisation.

Grâce à de constantes innovations, toujours plus respectueuses de l’environnement, l’avenir de la parfumerie semble encore plus prometteur, avec des possibilités toujours plus vastes pour créer des parfums uniques. 

Les odeurs font partie de notre vie quotidienne. Elles peuvent évoquer des souvenirs, des émotions et des sensations. Il n’est pas étonnant au fil du temps de reconnaître des odeurs qui nous ont marqué et de les associer à des moments particuliers de notre vie. Mais saviez-vous que la reconnaissance d’une odeur implique un processus complexe qui se produit à la fois dans le nez et le cerveau ? Dans cet article, nous allons explorer le fonctionnement de notre système olfactif et découvrir combien de temps il faut à notre cerveau pour reconnaître une odeur.

Qu’est-ce qu’une odeur ?

Une odeur est une sensation qui est perçue lorsque des molécules volatiles provenant d’une substance se lient aux récepteurs olfactifs dans la muqueuse nasale. 

Les odeurs sont des sensations complexes qui peuvent être influencées par une multitude de facteurs. Elles peuvent être divisées en plusieurs composantes, notamment la qualité, l’intensité et la durée.

La qualité d’une odeur représente la nature même de l’odeur : fruité, floral, boisé, terreux, etc. Cette composante est souvent associée à la structure chimique des molécules odorantes.

L’intensité d’une odeur fait référence à sa force ou à sa concentration. Les odeurs peuvent varier considérablement en intensité, de très faible à très forte, et peuvent également être modulées par des facteurs tels que la distance de la source de l’odeur et la durée de l’exposition.

Il y a également la durée de la sensation odorante. Certaines odeurs peuvent être de courte durée, tandis que d’autres peuvent persister pendant une longue période. C’est notamment ce concept qui est utilisé en parfumerie dans la composition d’un parfum avec la note de tête, note de cœur et note de fond.

Il est important de noter que l’odorat est étroitement lié aux émotions et aux souvenirs. Les odeurs peuvent déclencher des souvenirs émotionnels et des associations,particulières pour chaque individu. 

Comment notre cerveau perçoit-il et reconnaît-il les odeurs ?

Crédits : fondsperfumum.org

Les odeurs peuvent avoir une grande influence sur notre humeur, notre appétit et même notre comportement. Un cheminement complexe dans le cerveau s’opère pour donner du sens aux odeurs.

Contrairement à la perception des couleurs, qui implique trois types de cellules réceptrices situées dans la rétine, la perception des odeurs repose sur environ 400 récepteurs présents dans les neurones au fond de la cavité nasale. Chaque récepteur peut reconnaître plusieurs molécules et chaque molécule peut activer plusieurs récepteurs, créant ainsi de nombreuses combinaisons possibles.

Pour Jérôme Golebiowski, professeur et codirecteur du groupement de recherche transdisciplinaire Odorants-odeurs-olfaction à l’institut de chimie : « Percevoir une odeur revient à percevoir un accord musical produit sur un orgue de 400 touches : le système olfactif est ainsi formidablement complexe car il y a virtuellement une infinité d’accords ».

Les molécules odorantes

On l’a vu, les odeurs sont constituées de molécules odorantes qui flottent dans l’air. 

Ces molécules sont captées par notre nez lorsque nous inspirons, et se lient aux récepteurs olfactifs situés dans la cavité nasale. C’est ce que l’on appelle l’ortho-olfaction.  

Mais les molécules odorantes peuvent aussi provenir de ce que l’on mange ou boit. Les produits odorants des aliments et des boissons passent par l’arrière-gorge (pharynx) et remontent jusqu’à la cavité nasale où ils sont interceptés par les récepteurs olfactifs. C’est ce que l’on appelle la rétro-olfaction. C’est pourquoi quand nous avons le nez bouché, ou que nous souffrons d’asnomie, nous n’arrivons pas à percevoir les arômes de ce que l’on mange ou boit.

L’interception des odeurs

Tout en haut de notre cavité nasale (entre les deux yeux) se situe l’épithélium olfactif , une fine membrane  recouverte de mucus, que l’on appelle aussi muqueuse olfactive. Elle contient les neurones olfactifs  dont le rôle est de:

On compte près de 5 millions de neurones olfactifs dans la muqueuse olfactive humaine!

La transmission de l’information

Le message nerveux est ensuite envoyé au bulbe olfactif, qui est situé à la base du cerveau, et qui est responsable de la transmission de l’information olfactive au cortex olfactif, se trouvant dans le lobe temporal : c’est l’encodage, la création d’une sorte de carte d’identité de l’odeur.

Le traitement de l’information

Le cortex olfactif traite l’information olfactive et la relie à nos expériences et nos souvenirs. Il fait partie du système limbique, siège de nos émotions et comportements instinctifs. Cela explique pourquoi certaines odeurs peuvent générer en nous des sensations fortes, des émotions, souvent inconscientes d’ailleurs, car elles se rapportent à des moments précis de notre vie que nous ne pouvons pas tout de suite identifier.

La reconnaissance consciente

C’est quand l’information arrive au cortex-orbito frontal que l’on va prendre conscience  de nos sensations, les analyser et leur donner un nom. C’est cette partie du cerveau qui nous permet de reconnaître et d’identifier les odeurs. Chez les parfumeurs, cette partie du cerveau est bien souvent plus développée que chez la majorité d’entre nous, du fait de leur apprentissage intensif de reconnaissance des odeurs.

En général, la sensation olfactive se produit presque instantanément, car le message nerveux est transmis très rapidement du bulbe olfactif au cortex olfactif.

En combien de temps la reconnaissance d’une odeur s’opère ?

Le temps que met le cerveau à reconnaître une odeur dépend de plusieurs facteurs, tels que la concentration de la molécule odorante, la sensibilité des récepteurs olfactifs et la rapidité de transmission de l’information nerveuse.

En général, la reconnaissance d’une odeur se produit assez rapidement, en quelques millisecondes seulement. 

En effet, le bulbe olfactif est capable de reconnaître des milliers de molécules odorantes différentes et de les différencier les unes des autres en fonction de leur structure, cette reconnaissance est extrêmement rapide puisque cela se produit quasiment instantanément.

Une fois que le message olfactif est traité par le bulbe olfactif, il est transmis au cortex olfactif où il est analysé et interprété. Cette analyse prend un peu plus de temps que la simple reconnaissance de l’odeur, mais le délai est de l’ordre du millième de secondes seulement.

Le même schéma s’opère avec le cortex orbito-frontal, qui est responsable de la prise de décision et de l’analyse des informations sensorielles, traite l’information olfactive en fonction de nos expériences et de nos souvenirs. Il arrive cependant qu’au fil du temps, une odeur familière comme son propre parfum ne soit plus “reconnue” par notre nez quand on le porte, et qu’on ne le sente plus

La reconnaissance d’une odeur est un processus relativement rapide qui se produit en quelques millisecondes seulement. Cependant, l’analyse et l’interprétation de l’information olfactive peuvent prendre un peu plus de temps et dépendent de nos expériences et de nos souvenirs.

En comprenant comment notre système olfactif fonctionne, nous pouvons mieux apprécier la complexité de cette sensation fascinante qui fait partie intégrante de notre vie quotidienne. En outre, comprendre comment la mémoire olfactive fonctionne peut aider les parfumeurs, les scientifiques et les thérapeutes à créer des parfums, à étudier les maladies et à traiter des troubles mentaux en utilisant les odeurs. (olfactothérapie)

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Article collégial rédigé par Elfa Jouini & Anne-Laure Hennequin

Les matières premières sont des ingrédients clés dans la composition des parfums, qu’elles soient naturelles, obtenues par diverses méthodes d’extraction, ou synthétiques. Le compositeur-parfumeur les sélectionne pour leurs qualités olfactives et les combine pour créer des fragrances uniques et durables. 

Les matières premières naturelles végétales

Les matières premières naturelles en parfumerie sont des ingrédients obtenus à partir de végétaux.

Les plantes sont la première source des matières premières naturelles utilisées dans la composition des parfums : fleurs, tige, bois, fruits, feuilles, racines, graines… tout est utilisable et les méthodes d’extraction varient.

Les différents procédés d’extraction des matières premières naturelles

Diverses techniques sont utilisées pour capter de la meilleure façon l’essence de chaque matière.

Pour le Nature print, au lieu d’une cloche, on utilise une seringue pour capturer  les substances odorantes.

En plus d’être écologique ( le CO2 est recyclé) et respectueux de la matière, ce procédé innovant  permet d’obtenir des extraits d’une qualité et d’une pureté exceptionnelles. 

Chacune de ces techniques a ses avantages et ses inconvénients en termes de coût, de qualité et de quantité d’huile produite. 

Les sourceurs de matières premières

Le métier de sourceur en parfumerie consiste à trouver et à fournir des matières premières de qualité pour les parfumeurs. 

Cela consiste à établir des relations avec des fournisseurs de matières premières, à évaluer la qualité et la stabilité des matières premières, à négocier les prix et à garantir la conformité réglementaire des matières premières. Les sourceurs doivent également être en mesure de trouver des matières premières rares et difficiles à trouver pour les parfumeurs.

Les sourceurs ont une connaissance approfondie des matières premières en parfumerie, ainsi que des processus d’extraction et de transformation des matières premières. Ils doivent également être familiers avec les réglementations en matière de qualité et de sécurité pour les matières premières utilisées dans la parfumerie.

Un sourceur capable de travailler en étroite collaboration avec les parfumeurs pour comprendre leurs besoins en matières premières et pour les aider à trouver les ingrédients les plus appropriés pour leur projet.

En résumé, le métier de sourceur en parfumerie est un rôle clé pour les parfumeurs et les fabricants de parfums. 

Les matières premières naturelles animales

Les matières premières d’origine animale sont utilisées pour leurs caractéristiques odorantes depuis des centaines d’années. Elles sont généralement utilisées comme fixateur, que l’on retrouve en notes de fond dans les compositions des parfums.

Le musc animal provient d’une sécrétion sexuelle produite par le chevrotin porte-musc ou daim musqué d’Himalaya mâle, pendant la période de rut. On le trouve dans une poche cachée sous le ventre de l’animal. 

Obtenue généralement en abattant l’animal, l’utilisation de cette matière première est interdite depuis 1979.

La civette, ajoute une note animale, musquée à un parfum. Elle est obtenue à partir de la glande péri-anale de l’animal, un petit mammifère, sorte de petit chat sauvage, rencontré en Afrique (Ethiopie) et en Asie. La production de ce musc de civette implique souvent l’enfermement de civettes en captivité et la récolte régulière de leurs glandes, ce qui peut causer de la douleur et de l’inconfort pour les animaux.

Le castoréum est une sécrétion huileuse et odorante issue de glandes péri-anales du castor, lui servant à marquer son territoire et à imperméabiliser son pelage. Son odeur forte de prime abord, peut être douce, cuirée et suave lorsqu’elle est traitée. Cette matière première très prisée implique souvent la chasse au castor pour obtenir cette substance, ce qui cause, au même titre que le musc et la civette,  des préoccupations éthiques. 

L’ambre gris est utilisé en parfumerie pour ajouter une note marine, animale,  ambrée et  tabacée  à un parfum. Il s’agit d’une concrétion intestinale due à une  irritation provoquée par les e mollusques mal digérés par l’animal. La baleine expulse naturellement cette substance par son système digestif.

Cette matière première va flotter sur la mer et au contact du soleil et du sel va sécher et finalement échouer  sur les plages oú cette sorte de pierre cireuse sera récoltée. Il est généralement soumis à un processus de nettoyage et de purification pour éliminer les impuretés et obtenir une substance pure et utilisable en parfumerie.

En raison de sa rareté et de sa complexité de formation, l’ambre gris est précieux et donc très onéreux.

La cire d’abeille, également utilisée comme fixateur, apporte au parfum ses notes chaudes, rondes, miellées qui peuvent aussi exhaler des facettes cuir ou tabac. 

La plupart de ces matières premières sont aujourd’hui controversées en raison de préoccupations éthiques et environnementales. Les alternatives synthétiques sont souvent utilisées pour remplacer ces ingrédients.

Les matières premières synthétiques

Les produits synthétiques, quant à eux, sont fabriqués en laboratoire à partir de molécules d’origine naturelle ou synthétique. Ils sont utilisés pour renforcer les fragrances naturelles, leur donner du relief, et pour imiter les arômes naturels difficiles à obtenir.

L’histoire des matières premières synthétiques en parfumerie remonte à la fin du XIXe siècle, lorsque pendant la révolution industrielle, les scientifiques français Paul Parquet et Georges Darzens ont commencé à synthétiser des molécules odorantes en laboratoire. Avant cela, les parfumeurs utilisaient exclusivement des matières premières naturelles pour créer des fragrances. Cependant, ces matières premières étaient coûteuses, rares et parfois difficiles à obtenir en quantité suffisante.

Le choix de la création de matières premières synthétiques s’inscrit également dans une dynamique d’innovation. Il ne s’agit pas seulement de reproduire des odeurs naturelles déjà existantes, mais aussi de créer de nouvelles odeurs rendant les parfums uniques.

Pour citer quelques exemples, c’est le cas des aldéhydes donnant une odeur métallique et savonneuse à la composition du parfum et permettant d’illuminer un bouquet. Utilisé pour la première fois dans  Le parfumeur, Ernest Beaux ose l’utiliser pour la première fois en overdose dans le parfum N°5 de Chanel, une prouesse rendant le parfum unique et reconnaissable entre tous. 

La vanilline utilisée par Jacques Guerlain, composant emblématique de Shalimar, et de sa guerlinade, donne des senteurs de vanille gourmande.

Kenzo pour Homme, créé par Christian Mathieu, a cette caractéristique d’intégrer  la calone donnant cette senteur de fraîcheur marine, légèrement aqueuse au parfum.

Bien sûr, on pense à Angel de Mugler, créé par Olivier Cresp qui a la formidable idée d’ajouter de l’ethyl-maltol dans le parfum, avec ses notes addictives de barbe à papa, de caramel et de praline. 

Au fil du temps, les matières premières synthétiques sont devenues de plus en plus populaires en parfumerie, puisqu’elles offrent une plus grande stabilité et une plus grande consistance dans les parfums, ainsi qu’un coût plus abordable par rapport aux matières premières naturelles, même si certaines peuvent être parfois très chères à développer.

Elles permettent également de reproduire les parfums de fleurs muettes (qui ne livrent pas leur essence: ex: muguet, lilas, pivoine…), des matières devenues interdites (matières animales, et substances allergènes). 

Elles évitent aussi la surexploitation des sols et pallient les problèmes de production dûs à des catastrophes écologiques (incendies, inondations, sécheresse….) Et surtout, elles viennent enrichir la palette du parfumeur.

Les normes de sécurité de L’IFRA 

L’IFRA (International Fragrance Association) est une organisation mondiale qui définit les normes de sécurité pour les matières premières en parfumerie. L’IFRA établit des restrictions sur l’utilisation de certaines matières premières en raison de leur potentielle nocivité pour la santé ou pour l’environnement.

Ces restrictions peuvent inclure des limites sur la quantité de matière première qui peut être utilisée dans un produit, des conditions d’utilisation spécifiques ou un interdit total sur l’utilisation de certaines matières premières. Les parfumeurs doivent suivre les normes de l’IFRA pour garantir la sécurité de leurs produits et leur conformité réglementaire.

Il est important de noter que les restrictions de l’IFRA ne sont pas obligatoires, mais les parfumeurs sont encouragés à les suivre pour garantir la sécurité de leurs produits et leur conformité aux réglementations en vigueur. Les parfumeurs peuvent également choisir de suivre des normes plus strictes que celles de l’IFRA pour garantir la sécurité de leurs produits.

Naturelle ou synthétique, chaque matière première ajoute une note distincte au parfum final et peut influencer la fragrance en fonction de la quantité utilisée. En fonction des modes, certaines matières premières sont plus prisées que d’autres. L’avènement des matières premières synthétiques donne une infinité de possibilité de compositions olfactives, pour notre plus grand bonheur ! 

Le métier de compositeur-parfumeur est avant tout celui d’un artiste d’une grande sensibilité, mais pas seulement. C’est également un technicien maîtrisant la chimie des molécules que compose une fragrance. 

C’est l’alliance entre créativité, science et émotion au service d’un noble métier.

Comment devenir parfumeur ? Quel est le cursus de formation nécessaire ? 

Master Parfums vous dit tout !

Artiste et technicien des fragrances

Le compositeur-parfumeur est un artiste, un créateur qui conçoit des fragrances tant pour élaborer des parfums de peau, que des parfums d’intérieur, d’arôme alimentaire ou de produits ménagers.

Il va dans un premier temps réfléchir à la structure de la composition du parfum et au choix des matières premières qui seront utilisées dans celui-ci. Le compositeur-parfumeur maîtrise l’art de la symbiose des molécules qui compose chaque matière première. Cette expertise s’accompagne inévitablement d’un esprit créatif dont la sensibilité mène à une alchimie unique.

Notons que le Parfumeur est communément appelé Nez. Terme assez simpliste et réducteur, puisque le métier ne se résume pas à une fonction sensorielle mais bien à la symbiose de multiples qualités et compétences intrinsèquement indissociables. En fait,  tout comme l’oreille du musicien, son nez est avant tout un outil de contrôle et d’apprentissage. Pour en savoir plus sur le métier de compositeur parfumeur, n’hésitez pas à jeter un œil à notre vidéo dédiée !

Les compétences du compositeur-parfumeur

Un odorat développé et une mémoire olfactive hors pair

Avoir un sens de l’odorat développé est un atout, et la capacité à mémoriser les odeurs est fondamentale et indispensable pour être Parfumeur.  Il existe des centaines de matières premières de base qu’un parfumeur doit connaître par cœur, et donc être capable de les identifier en les sentant. Le parfumeur aguerri peut reconnaître non seulement une matière première, mais  il peut également identifier son origine, son lieu de production, et le type de matériel utilisé pour son extraction! 

Les plus grands parfumeurs peuvent mémoriser jusqu’à 3000 odeurs ! Pour devenir un expert, de longues années d’expérience et de formation sont nécessaires, néanmoins, le parfumeur se doit de s’exercer continuellement tout au long de sa vie professionnelle pour entretenir sa mémoire olfactive.

Un entraînement intensif des parfumeurs se traduit par une augmentation des zones cérébrales liées à l’olfaction (cortex piriforme et cortex orbito-frontal). Avec l’expertise, les parfumeurs développent une capacité élevée à manipuler mentalement des odeurs. Ils peuvent les sentir mentalement et imaginer ce que pourraient sentir différentes compositions. Ce sont ensuite les essais qui permettront au parfumeur de corroborer leur intuition et de peaufiner leur création.

Un sens artistique et de la créativité 

Pour qu’un parfum touche la sensibilité du client, il est impératif de savoir développer une intelligence émotionnelle afin de proposer une expérience olfactive pertinente. Parfois l’objectif est de créer de la nouveauté, de l’originalité, d’aller chercher des matières premières insolites ou jamais utilisées permettant de proposer un parfum unique, tout en étant universel. 

L’enjeu est délicat puisque le parfumeur  ne doit pas se limiter à ses goûts personnels. Développer son sens artistique permet de rechercher sans cesse de nouvelles idées, parfois loin des préférences du parfumeur.

Devenir parfumeur est un métier qui prend du temps et la patience est un autre atout indispensable. Il doit constamment être en veille d’un point de vue socio-culturel pour s’assurer de toujours présenter des fragrances en symbiose avec les attentes des consommateurs.

Les compétences techniques du parfumeur

En général, de solides connaissances en chimie sont nécessaires pour maîtriser et manier les molécules des essences et autres absolues que composent les matières premières qu’elles soient naturelles ou synthétiques.

Pour les parfumeurs qui travaillent dans les maisons de composition (voir paragraphe plus bas), savoir travailler en équipe est une qualification également nécessaire. En effet, dans ces sociétés, le parfumeur ne développe pas le parfum seul devant son orgue à parfums. Toute une équipe composée du marketing, de l’évaluateur, des assistants, gravite autour et il est indispensable d’être à l’aise avec cet esprit de partage. Beaucoup de parfums sont aussi le fruit de l’alliance de plusieurs parfumeurs.

Etudes et formations pour devenir parfumeur

Il existe très peu d’écoles de parfumerie menant strictement à ce métier. Quelques maisons de compositions ont leur propre école interne (Givaudan, IFF, Firmenich) mais les entrées sont limitées et très sélectives. 

On peut aussi devenir parfumeur par le biais de formations visant à acquérir des bases solides en chimie, créativité et marketing.

Outre les parfumeurs de parfumerie fine, ces écoles forment aussi des parfumeurs qui seront spécialisés dans la parfumerie fonctionnelle (cosmétique, savons, gel douche, shampoings, détergents), et les arômes alimentaires, ainsi que des évaluateurs.

L’ESP (École Supérieure du parfum) à Paris et à Grasse, propose des admissions en 1ère année post-bac sur dossier, ainsi qu’en 2ème année après une Licence 2 ou 3 en chimie, biologie, mathématiques…).

L‘ISIPCA ( Institut Supérieur International du Parfum, de la Cosmétique , et de l’Aromatique) situé à Versailles, propose diverses formations autour des métiers de la parfumerie post-bac ou plus. 

Le GIP (Grasse Institute of Perfumery) offre diverses formations aussi à Grasse, et dans plusieurs autres villes du monde et en ligne

D’autres centres de créations et de formations en parfumerie comme Cinquième Sens proposent des formations complètes sur plusieurs modules. 

The Perfumery Art School, créée par la parfumeure Isabelle Gellé, permet de se former online au métier de parfumeur indépendant en manipulant uniquement des matières premières naturelles. Une approche artistique de la parfumerie, sans nécessité d’une expertise en chimie.

En plus des diplômes et formations, l’expérience reste fondamentale. C’est en s’exerçant continuellement que le parfumeur parvient à devenir un expert reconnu dans le monde très fermé et sélectif de la parfumerie.

Parfumeurs célèbres et maisons de composition

Peu nombreux sont les parfumeurs qui ont l’avantage de créer des parfums, parfois des collections entières, au sein même de grandes maisons. On peut citer Mathilde Laurent pour Cartier, Christine Nagel, ayant pris la suite de Jean-Claude Ellena pour Hermès, Olivier Polge ayant pris la suite de son père Jacques Polge pour Chanel, ou encore Thierry Wasser pour Guerlain, Francis Kurkdjian ayant pris la suite de François Demanchy pour Dior.

La plupart des créateurs de parfums sont salariés dans des sociétés de composition et productrices de matières premières naturelles et synthétiques. Ce sont ces sociétés qui outre le sourcing des matières de parfumerie et la création de nouveaux accords, fournissent les services de composition de parfum  aux différentes marques : Givaudan (anciennement Roure), IFF, Firmenich, Symrise, Mane, Robertet…

On trouve aussi aujourd’hui des sociétés ou agence de création de parfum uniquement  dont les parfumeurs peuvent exprimer leurs talents pour des marques (souvent plus confidentielles) comme par exemple, Maelström, Flair, ou Accord et Parfums.

Notons aussi que la mise en avant des parfumeurs, qui jusque là étaient considérés comme des travailleurs de l’ombre, a été possible et démocratisée grâce à Frédéric Malle qui, en créant sa maison de parfum Les Editions Frédéric Malle en 2000, propose non seulement  une collection de parfums d’une qualité reconnue, mais va aussi jusqu’à écrire le nom du parfumeur sur le flacon des fragrances pour donner encore plus de cachet à sa collection. La reconnaissance du Parfumeur est dorénavant officielle vis à vis du consommateur. La jeune marque Essential Parfums met aussi en avant sur ses flacons et étuis les créateurs de ses fragrances. 

Par ailleurs, aujourd’hui de plus en plus de parfumeurs s’affranchissent des maisons de compositions pour devenir indépendant et proposer leurs services de création directement aux marques (souvent des marques dîtes de niche, plus confidentielles).

D’autres ont même créé leur propre marque oú ils peuvent exprimer leur art sans contrainte: Jean-Claude Ellena et sa fille Céline qui avaient lancé The Different Company, Akro par Olivier Cresp,  Maison Jean-Michel Duriez, Parle-moi de parfum par Michel Almairac, Maison Francis Kurkdjian, Voyages Imaginaires par Isabelle Doyen et Camille Goutal, Pierre-Guillaume Parfums, Thierry Bernard et ses amis parfumeurs pour Parfumeurs du Monde…

Notre jeu olfactif Master Parfums rend hommage aux grands parfumeurs dans une série de questions qui vous plongent au cœur de l’histoire et de la culture parfum ! Découvrez-le juste ici

Quelques parfums remarquables et leur créateurs

Les nez électroniques sont de plus en plus présents dans l’industrie du 21ème siècle. Des avancées majeures dans le monde de l’intelligence artificielle permettent aujourd’hui d’utiliser les nez électroniques dans le domaine de la santé, de la sécurité, de la beauté. Comment fonctionnent ces machines intelligentes ? Comment sont-elles utilisées dans la parfumerie moderne ? Les parfumeurs seront-ils, à terme, remplacés par des nez électroniques ? Master Parfums vous dit tout !

Le nez électronique, une machine futuriste ?

Qu’est ce qu’un nez électronique ?

Prototype de nez électronique, Département analytique de la Faculté de chimie GUT Gdansk

Le nez électronique est un système biomimétique conçu pour imiter la fonction du système olfactif humain. Un nez électronique est un appareil utilisé pour détecter et analyser les odeurs et les goûts, en supplément, ou en remplacement de l’odorat d’un humain ou d’un chien auxiliaire  (par exemple pour la détection de drogues ou d’explosifs).

Depuis le début des années 2010, la technologie des capteurs électroniques a connu des évolutions majeures, tant d’un point de vue technique que commercial. L’expression anglaise « electronic sensing » (capteurs électroniques) fait référence à la capacité de reproduire les sens humains grâce à un ensemble de capteurs et de systèmes de reconnaissance.

Fonctionnement d’un nez électronique

Le nez électronique imite le processus par lequel les humains reconnaissent les odeurs. Une fois inhalées, les molécules odorantes se fixent sur un capteur, un peu comme des récepteurs olfactifs qui analysent les empreintes chimiques. Cette information est dans un premier temps codée comme référence unique. Puis ce code est envoyé dans une base de données pour un traitement analytique. 

L’architecture d’un nez électronique dépend de l’utilisation qui en sera faite et les raisons pour lesquelles il est conçu. De manière générale, il est créé avec un système de capteur d’aspiration ou d’inhalation de gaz, et un sous-système analytique et de traitement de l’information via des algorithmes.

En pratique, la plupart de ces algorithmes fonctionnent en comparant des descriptions de nouvelles données avec des descriptions d’échantillons précédemment évalués. Cette fonctionnalité nécessite une phase d’apprentissage, avant la phase de développement.

A l’issue de cette phase d’apprentissage, il sera possible de classer et répertorier correctement la plupart des odeurs qui seront présentées.

Ces nez sont largement utilisés dans les domaines de l’agroalimentaire pour vérifier la fraîcheur des aliments, de la défense pour détecter des explosifs par exemple, dans les domaines de l’environnement pour reconnaître d’éventuels polluants, et de plus en plus en médecine grâce à un procédé qui analyse l’haleine des patients à la recherche d’éventuelles maladies. Depuis quelques années, ils sont également utilisés dans le monde de la parfumerie.

Le nez électronique en parfumerie

Jusqu’à présent, la création de parfums était encore très artisanale. Comment le nez électronique est-il utilisé en parfumerie, va-t-il à terme supplanter les humains ?

Le nez électronique 

Évidemment, toutes les qualités techniques dont un humain dispose, sont disponibles via la machine. Il y a quelques années, un APA (Assistant Parfumeur Augmenté) nommé Philyra est né.

IBM Research a mené une étude en collectant des données concernant les goûts des consommateurs sur la base de plusieurs mesures. Composé de près de 2 millions de formules de parfums, l’algorithme peut créer des fragrances basées sur les réussites passées.

Richard Goodwin, chercheur IBM, disait : « Ce système se comporte comme un apprenti, de la même manière qu’un humain apprendrait d’un maître quelles combinaisons d’ingrédients fonctionnent, la machine apprend à créer en se basant sur les formules qui marchent le mieux. »

Les algorithmes sont d’importants accélérateurs d’innovation, et l’industrie du parfum en a besoin pour faire évoluer ses offres. Les consommateurs veulent être séduits par de la nouveauté inventive et créative.

Un parfum entièrement fabriqué par intelligence artificielle est-il possible ? 

Oui, techniquement c’est réalisable, mais le nez électronique n’est pas conçu pour remplacer les parfumeurs et leurs évaluateurs La composition finale sera validée par le professionnel. 

Les nez électroniques sont une aide à cet égard, un moyen de gagner du temps et de l’énergie à bon escient. Certains nez électroniques ultra performants ont une odorothèque de 99000 molécules. (Le nez humain serait capable d’en déchiffrer 1000 milliards !)

Mais d’un point de vue émotionnel, il ne remplace pas l’évaluation hédonique et subjective propre aux humains. Contrairement au nez humain, le nez électronique peut se rappeler précisément de chaque molécule odorante pendant des mois ou des années. Notre mémoire olfactive n’est pas aussi performante.

Pour Claire Viola, vice-présidente de la stratégie digitale chez Symrise : « La création aura toujours besoin de l’homme car les fragrances s’élaborent à partir d’émotions, d’intuitions. Il faut plutôt considérer l’intelligence artificielle comme un assistant parfumeur, un outil au service d’un professionnel “augmenté”. »

L’objectif de l’utilisation d’un nez électronique est de pouvoir proposer d’autres formulations viables, et d’utiliser de nouvelles matières premières, tout en étant supervisées et validées par un maître-parfumeur.

L’intérêt de l’intelligence artificielle, serait donc de proposer un autre point de vue et d’engendrer l’utilisation d’ingrédients nouveaux. L’IA peut alors offrir de formidables opportunités, à condition que l’aspect émotionnel soit respecté.

Comme pour les produits de beauté, on se demande combien de temps il est possible de conserver notre parfum. Quels sont les facteurs qui rendent plus fragile nos parfums, et comment éviter que nos parfums ne s’altèrent avec le temps ? C’est ce que nous allons voir ici.

De quoi est constitué un parfum ?

Pour comprendre à quel point un parfum est un produit sensible, il faut comprendre comment et avec quoi il est fabriqué.

La fragilité du parfum réside tant dans la composition que dans son processus de fabrication.

Un parfumeur choisit les matières premières qui entreront dans la composition d’un parfum qui est en général constituée des trois éléments suivants :

En support, on trouve aussi parfois de l’eau et/ou de l’huile,

Notons que les parfums peuvent être fabriqués à partir de matières premières naturelles et/ou synthétiques (comme le musc blanc). 

Ces matières premières sont délicates et restent sensibles

Pour garder son parfum intact, quelques préconisations importantes sont à suivre.

Envie d’en savoir plus sur l’utilisation des matières premières en parfumerie ? Découvrez notre jeu de culture parfum Pocket Quiz, un jeu de culture générale ludique autour du parfum.

Les signes d’un parfum qui s’est altéré

Les parfums ont parfois une indication de limite à l’utilisation, comme ce que l’on trouve sur les boîtes de produits de beauté, et parfois cette information n’est pas notifiée. Quoiqu’il en soit, cela ne signifie pas qu’ils peuvent être conservés indéfiniment.

Quant au changement de couleur, ce n’est pas un signe de péremption. Lorsque la couleur du parfum change, il est tout à fait possible que ce soit le résultat d’une macération naturelle, d’une réaction chimique entre les différentes matières premières. Certaines s’ambrent ou foncent avec le temps, mais cela n’altère en rien la qualité du parfum.

Fiez-vous à votre odorat, si malgré un changement de couleur, l’odeur du parfum reste intacte, alors il n’y a aucune contre-indication pour l’utiliser. On fera malgré tout très attention de ne pas en vaporiser sur des vêtements clairs, ou délicats, au risque de les tâcher.

Autre point à prendre en considération : si une odeur puissante d’alcool (qui ferait penser au vinaigre par exemple) s’empare de vos narines, que le parfum renvoie une odeur âcre, irritante ; ou au contraire que le parfum n’est plus aussi odorant qu’à son origine, c’est un signe que le parfum s’est altéré.

Recommandations pour une conservation optimale

Il faut savoir que les fragrances dont la concentration est élevée résistent mieux au temps. Les extraits et les eaux de parfum, dont la concentration en notes de fond est prédominante, se conserveront mieux et plus longtemps que des eaux fraîches ou des eaux de toilettes composées essentiellement de notes plus volatiles et plus sensibles à l’oxydation.

On l’a vu, les molécules qui composent un parfum sont fragiles. Pour prolonger la durée de conservation, mieux vaut suivre ces quelques recommandations

Évitez la lumière directe 

On pourrait penser qu’il serait dommage de ne pas mettre en évidence le magnifique flacon de son parfum préféré sur une étagère, mais en réalité, il vaut mieux qu’il soit à l’abri de la lumière. En effet, exposer directement le parfum à un éclairage naturel ou artificiel (les lampes peuvent générer de la chaleur, autre ennemi du parfum) est l’un des motifs d’altération de la fragrance. Choisissez plutôt de le garder dans la mesure du possible dans sa boîte d’origine, ou dans un tiroir.

Attention aux variations de températures 

Contrairement aux idées reçues, il est déconseillé de conserver son parfum dans la salle de bain, un lieu souvent humide.

Un parfum ne gardera pas sa fraîcheur initiale avec des changements de températures trop fluctuantes. Le mieux est de le préserver à une température constante, dans une chambre loin de la fenêtre par exemple. 

Certains collectionneurs optent pour une cave fraîche et sèche pour stocker tous leurs trésors parfumés.On peut aussi opter pour le compartiment bas du réfrigérateur. 

Dans la boutique des Éditions de parfums Fréderic Malle, les parfums sont stockés sur des étagères dans un lieu réfrigéré. 

Bannissez les endroits humides : et le plus mauvais endroit reste la salle de bain ! Comme pour les variations de températures, l’humidité est à proscrire. Préférez une pièce que vous pourrez aérer à votre convenance, ou si c’est possible utilisez un déshumidificateur.

Évitez le contact prolongé avec l’air

Refermez bien le parfum avec son cabochon. Dans le cas où vous utiliseriez un flacon avec une fermeture  à vis, pratique lorsque l’on veut les remplir avec une recharge, il est impératif de bien refermer hermétiquement le flacon de parfum pour éviter que l’air ne vienne oxyder la fragrance et donc l’altérer. On ne secoue pas non plus le flacon avant de se parfumer, cela ne sert strictement à rien d’un point de vue olfactif, cependant l’air contenu dans le flacon peut dégrader plus rapidement le parfum.

Privilégiez un nettoyage fréquent

Les flacons roll-on ou de table avec une tige sont de plus confrontés à l’éventuelle contamination par bactéries lors de l’application directe sur la peau. Pensez à les nettoyer régulièrement avec de l’alcool.

En suivant ces préconisations, la conservation de vos parfums sera optimisée et vous pourrez les garder très longtemps !